Si rouge est le soleil lorsqu’il étreint le jour Quand le ponant s’empourpre à l’heure où les grands fauves S’abreuvent goulument au crépuscule mauve Que le vent vient troubler dans un silence lourd.
Dans un rugissement, le temps se décompose… Une antilope fuit au milieu des roseaux Car la lionne a bondi… A portée de ses crocs, Ne tenant qu’à un fil, sa vie est peu de chose.
Dans la savane en rut, le troupeau tout entier S’ébroue nonchalamment, puis se met à courir, La meute est aux aguets… Un petit va mourir, Si faible et innocent, sous l’assaut meurtrier.
Dans un dernier soupir, son point du jour s’échancre, Son horizon se vêt d’un long manteau de suie, Dans un ultime élan, il sombre dans la nuit Avec dedans les yeux comme des taches d’encre.