Si douce est l'amitié
Si douce est l’amitié sur les bancs de l’école
Quand on se tient la main et qu’on se dit, tout bas,
Des secrets, des serments, de bien belles paroles,
Et la tendresse suit le moindre de nos pas.
Quand je l’ai rencontrée au détour d’une route,
Phébus a réchauffé les givres de mon cœur,
Mettant tous mes chagrins, mes larmes et mes doutes
Sur le bord du chemin, répudiant mes rancœurs.
Pour elle, j’ai construit des palais de cristal,
Pour elle, j’ai planté des bouquets insensés,
Pour elle, j’aurais pu bâtir des cathédrales
Et, croisant mes deux mains, réapprendre à prier.
Si douce est l’amitié aux sources de l’enfance
Et faite de velours -comme un cadeau des cieux-
Pourtant pour la garder il faut, en permanence,
Ni la désapprouver, ni la quitter des yeux.
Si elle est fraternelle, elle est pourtant fragile,
Et ne peut endurer caprice ou félonie,
Si vous la trahissez, d’un battement de cil,
Délaissée elle ira chercher d’autres amis
Et l’ami(e) qui s’en va laisse une chaise vide,
La vie nous semble alors futile, inhabitée,
Quand l’amitié nous fuit, s’en reviennent des rides
Et la blessure au cœur est bien lourde à porter.
