Sur un versant aigu au pan vertigineux, Décochant ses sabots aux becs glacés du Vent, Un Bouquetin dansait tout en cabriolant, Faisant naître un essaim de flocons facétieux.
Il lançait son ardeur au Soleil triomphant Qui dardait ses doigts d’or jusqu’à l’apothéose ; Comme trépignerait de colère un enfant, Il piaffait impatient, prodige et virtuose !
Si l’Azur était coi, serein, limpide et sage, Le Froid faisait fumer, comme ceux des dragons, Ses naseaux palpitants flairant dans un sillage Griserie… Volupté… Extase… Pâmoison…
Pourtant, sournoisement, brisant la porcelaine Qui tapissait la Mousse autour des Sapins verts, Aussitôt talonné jusqu’à en perdre haleine De Cailloux que la Bise envolait à l’envers,
Tout s’ébranla soudain quand, parcourue de spasmes, Dans un charivari, vacarme assourdissant, La Montagne indignée, dans un chaos dément, Poissa de marc les Cieux dans un ultime orgasme !
Et le Volcan, ceignant dans une étreinte ultime La Terre, dans un nœud frénétique et fervent, L’inonda d’un magma rubicond et brûlant, Souillant de sperme ardent le tréfonds de l’Abîme !