Dans un silence gris, l’Océan se retire En laissant au limon des rubans écumants, Et quand le sel y tisse les fils d’une lyre, Ses couplets s’insinuent aux paroles du Vent.
Doté de mains d’aveugle il aborde les plages Et l’essaim de ses doigts incertains qui s’éploie, Fatigué de broder tant d’écume au passage, Danse de-ci, de-là, comme au son d’un hautbois.
Chassant l’écho marin d’un accord de guitare Et l’émouvant regard de la Nuit étoilée, Les vagues vont lécher le fétide nectar Des galets effrités et des algues séchées.
Dans le jour qui se lève en rubis de rosée, Les doigts du Vent d’Avril, accordant son piano, La musique tournoie dans les cieux étoilés Et l’horizon s’en vêt imperceptible et beau.
Alors, dans un envol, les gracieux goélands Partent en tarentelle au son des harmonies D’un chant que les marins reprennent en rêvant Et composent, alors, toute une symphonie !