Te regarder dormir
TE REGARDER DORMIR
La lune s’est blottie, là-haut, sur un nuage
Eclairant ton minois paisible et endormi…
…Ton souffle s’est calmé et, tel un enfant sage,
Tu dors sereinement au calme de la nuit.
J’aimerais me lover au creux de ton épaule
Et m’étendre à mon tour tout à côté de toi…
…Pourtant, je n’ose pas me glisser sous l’étole
Qui te recouvre ainsi. D’un geste maladroit,
Je caresse un instant -de loin, ça va sans dire-
Ton corps abandonné… mais non, il ne faut pas !
Si je te réveillais, je pourrais me maudire,
Te contempler suffit à mon cœur, sans cela.
Lors, je me réfugie aux bras de la bergère
-Celle-là où, souvent, mon amour tu t’assoies,
C’est comme si tes bras m’enlaçaient au travers…
…Si tu pouvais toujours me serrer contre toi !
Mais voici, qu’éveillé, d’un baiser chaud et tendre,
-Hypnotisée, vaincue, je me suis assoupie-
Tu me prends dans tes bras, je ne peux m’en défendre,
Et m’emporte, transie, au creux chaud de ton lit.
Tu es comme le vent, tu souffles sur mes braises,
Tu es l’air et le feu, je fonds à ton soleil,
Et lorsque tu pétris mon corps comme la glaise,
Je redeviens l’enfant que la vie émerveille…
…Moi qui porte en mon sein l’amertume et les larmes,
Toi seul sais les tarir, toi seul sais les sécher…
Ce fardeau qui me plie, me blesse et me désarme,
Au vent de ton amour, vois comme il est léger….