Quand mes yeux s’éteindront à jamais, sans lumière, Quand pour l’ultime fois, je vous aurai aimés, Quand mon cœur ne battra plus d’amour passionné, Et qu’il s’endormira, pour toujours, sous la terre,
Quand ma bouche fermée ne dira plus « je t’aime », Quand mes seins oublieront la caresse des mains, Les démons de l’enfer jetteront l’anathème, Sur mon corps éperdu, poussiéreux, anodin ;
Quand mes pas marcheront au secret de la nuit Et mon âme oubliera la colère et la peine, La rosée du matin sera froide et hautaine, Et le vent chassera mes chimères enfuies.
Quand je serai passée à travers le miroir, Quand ma vie s’en ira laissant vos cœurs en peine, Lorsque j’aurai atteint le faîte de ma gloire, Je pourrai m’en aller, enfin libre et sans haine.
Ô mes amis adieu ! Adieu ô ma lumière ! Je pars, ne pleurez pas, car nous nous reverrons, Et pour l’éternité, nos souffles s’uniront Quand vous vous coucherez entre ses murs de pierre.