Lorsque j’étais enfant Tu me voulais docile Et mes premiers printemps Ont été malhabiles, Au temps de l’âge tendre, On a peur de tomber, Au temps de l’âge tendre, On a besoin d’aimer.
Et puis, j’ai eu avais envie De partir en voyage, Tu n’avais qu’un souci : C’est me garder en cage, Tu ne voulais pas voir Qu’alors je grandissais, Et ton unique espoir C’était de m’enchaîner.
Mes amours sont parties Avant que d’exister, Mes amis sont enfuis Et je peux les compter Sur les doigts de la main, Tu as su bien y faire, Me reste mon chagrin Au cœur, comme une pierre.
J’ai quitté la maison, Je me suis échappée, Déserté le giron Où tu me condamnais Tu m’as crié : « - reviens ! Que le diable t’emporte ! » Je me suis évadée Tout en claquant la porte.
Mes printemps sont enfuis, Sont partis en voyage, Tout au long de ma vie, J’en ai vu des mirages, Et j’ai cherché, en vain, Au cœur de la tourmente, Un signe de ta main ; Ton image me hante.
Tu ne reviendras plus, Tu es parti trop loin, Car tu as disparu, Neuf ans qu’tu t’es éteint, On n’a pas eu le temps Toi et moi de parler, On n’a pas eu le cran De dire les vérités.