C’est au lever du jour que j’avais pris la mer, En domptant l’aquilon et la vague et la houle, Pour dissiper, enfin, tous mes émois amers, Fuyant la tyrannie oppressante des foules.
Avec ce peu de paix que m’alloua le ciel, L’espérance et l’ardeur nourriçaient ma voilure Et, loin des tourbillons d’élans artificiels, Le vent ébouriffait gaiement ma chevelure.
En cette fin d’été, à l’orée de Septembre, Où l’océan s’épanche au creux des coquillages, Avant de se muer en crachin de Novembre, L’ondée, encore un peu, irisait mon visage.
Ici, la félonie n’avait plus de mémoire Et rien ne pouvait plus m’abuser, ni trahir ; Non, je ne voulais plus d’un plaisir dérisoire Dont les fables d’avant avaient su m’éblouir !
C’est alors, qu’accoudée à la proue de ma barque, En laissant un baiser sur ma face ravie, Le soleil à l’adret, me perçant de son arc, Illumina d’amour l’automne de ma vie…
…Si se sont estompés les imparfaits d’antan Où la mélancolie me donnait la nausée, Jamais rien ne pourra dans la fugue du temps, A présent, me voler tout le bonheur d’aimer.