Au début de la vie, tout semble si facile, Tout semble délicieux lorsque l’enfant paraît Et, loin de se douter des tempêtes hostiles, On monte dans le train de la vie, ah oui mais
La vie n’est qu’un détour infesté d’utopie, Un pont inachevé, une voie sans issue, Un livre, dont les mots répandent des lazzis, Aux pages feuilletées et mille fois relues.
Une atmosphère opaque enveloppe ces pages, Lorsque les souvenirs composent des ratures ; Sur les feuilles froissées du cahier, les images S’estompent, peu à peu, gommées par le futur.
On aimerait descendre quand le train déraille Ou changer de wagon pour tromper le destin, Mais la vie n’attend pas et roule sur les rails, Mensonges, vérités tapissant son chemin.
Au bout de ce voyage, assoiffée, arrogante, Laissant vagabonder son Ange sans remords, La nuit engloutira, avide, malfaisante, Ce train de vie qui suit aveuglément la mort.