Tu avais pris ma main... Je m’étais laissée faire. Lorsque tu m’as cueillie parmi toutes les fleurs, Si j’ai pu t’inspirer et si j’ai su te plaire, Un regard a suffi pour moissonner mon cœur.
C’est un baiser brûlant qui vint sceller nos bouches, Incendiant nos corps comme un sorcier vaudou Et le Dieu de l’amour, posté en escarmouche, Ricanait sous la lune en se moquant de nous.
Dans ce lit de désir où j’ai voulu m’étendre, Dans le ruisseau des jours où mon âme s’égare, C’est là que j’ai trouvé, sur les routes du Tendre, Le quai où, sans façon, j’ai posé mes amarres.
Dans tes prunelles d’or, un petit papillon, La douceur de ta main au galbe de ma peau Quand tes doigts n’osaient pas profaner le sillon D’un geste maladroit... jusqu’au dernier tango...
Au large de la nuit que la lune encorbelle, Quand le sommeil enfin dans la petite mort Emportait, peu à peu, mes rêveries d’alors, Au miroir de tes yeux... mon dieu que j’étais belle !