Tu es partie hier
Tu es partie, hier, rejoindre les comètes
Et du me souriais à l’instant de l’adieu,
J’ai supplié le vent, soupirant et poète,
De t’apporter mon cœur en te fermant les yeux.
Sur ce lit sans désir, tu semblais si sereine,
Que l’aurore amarrée à la digue des cieux,
Tel un fanion de soie au-dessus de l’arène,
Dessinait des rubans dans l’or de tes cheveux.
Tes mains, tes douces mains, que j’ai tant caressées,
Posées sur ce drap blanc, sans frisson et sans force,
Tes mains, tes douces mains, que j’ai tant embrassées,
Il ne m’en reste plus que le froid de l’écorce !
Là ou tu vas, sais-tu si le vent est plus calme ?
Dis-moi, toi qui connais le doux parfum des fleurs,
Si le printemps, toujours, te séduit et te charme
Et si l’été renaît au creuset de ton cœur ?
Tu es partie, hier, rejoindre les comètes
Et du me souriais au moment de l’adieu,
Si le vent m’a porté ton âme, ton poète
Ne tarira jamais les larmes de ses yeux.
Tu es partie, hier, rejoindre les étoiles,
Garde-moi un asile au creux de ton grand lit,
Quand je démâterai en déchirant ma voile,
Je te retrouverai, là-bas, au paradis.