Un jour, je poserai ma plume sur la table, Je fermerai les yeux et je boirai la nuit Dans l'encrier du temps ; sous le vent, dans le sable, Mes rimes s'en iront, inutiles, sans bruit.
Quelques vers oubliés sur la page, impassibles, Resteront accrochés au silence moqueur Et les sillons de l'aube, à mes yeux, invisibles Vous les réciteront quand la brise se meurt.
Un jour, je cesserai d'écrire, quand mes lèvres Ne pourront plus crier, ni séduire les mots Et que mon corps, dompté par le temps et les fièvres, Reposera, vaincu, dans l'oubli du tombeau.