Sous le saule affligé étirant sa tristesse, Quand l’autan souffle au nord tordant sa chevelure, Le roseau délicat se courbe et se redresse Mais ne cède jamais au vent qui le torture.
Un éclair zèbre l’aube d’un trait impudique Dans un frissonnement vertigineux et blanc, Incendiant les cieux de vapeurs électriques Que le tonnerre emplit de feulements troublants.
Puis, l’horizon se vêt d’un manteau gris de cendres ; Le marais pétrifié n’est plus qu’une statue. Mais, la pluie généreuse et qui tarde à descendre Retient ses entrechats. Les oiseaux se sont tus…
…Enfin, le firmament entrouvre ses paupières Et se rompt, au ponant, l’écluse de ses pleurs Qui laisse ses chagrins tomber dans la rivière, Libérant les sanglots qui étouffaient son cœur.
Alors, tous les ruisseaux, les rus et les torrents Se mêlant, peu à peu, aux larmes pathétiques, Au-dessus du miroir barbouillé et glissant, Courtisent, facétieux, l’Océan Atlantique.