Un vent de liberté soufflait à nos fenêtres -En ce beau mois de mai, moi je n’avais qu’onze ans- Pourtant, je me souviens des cris qui s’enchevêtrent Quand les pavés volaient jetés par des manants.
Dans Paris qui prenait à nouveau la Bastille Victorieusement contre l’ordre établi, Le peuple s’agitait brandissant des faucilles Et le gouvernement reprenait le maquis.
Se pourrait-il, qu’encor, tout à nouveau s’embrase ? Que les humains, perdus, réarmant leurs fusils, Effacent tous les mots, toutes les belles phrases, Refondant la ferveur sacrifiée au profit ?!
Car, demain, l’Univers -meurtri et agacé- Pourrait bien, tout à coup, assailli de mensonges, Ecumant de fureur, se métamorphoser, Expulsant de son sein ce cancer qui le ronge :
L’Homme, ce parvenu, ce fléau et ce lâche ! L’Homme et tous ses canons que la haine dévore ! L’Homme, cet orgueilleux, conquérant sans relâche, Semant sur son chemin le levain de la mort ! ...