En voici le prélude avant l’ultime orage : Les vapeurs qui polluent et le Pôle qui fond, L’Océan maculé que le mazout ravage, Les débris, les engrais, les déchets, le fréon !
Ce vent de liberté, qui sifflait à nos portes Tel un serpent sournois, a tout envenimé Et l’Homme, ce verrat sans pudeur, ce cloporte, Inexorablement, revint tout saccager !
A force d’écimer les forêts millénaires Et de dénaturer les vertus du passé, A force de gâcher les trésors de la terre, Les bouquets sont flétris et les étangs souillés !
C’est à Mururoa qu’on fit du nucléaire, Irradiant les poissons, les oiseaux du lagon Et les coreaux, précieux habitants de la mer, Immolés sur l’autel vain de la déraison !
Adieu beaux mois de mai ! Adieu fruits des vendanges ! Adieu soleils ardents ! Adieu merles narquois ! Adieu lune d’argent ! La Nature se venge Et mon âme est en deuil, j’ai si peur et si froid !