Me crever les yeux Pour ne plus la voir Me percer les oreilles Pour ne plus l’entendre Me boucher les narines Pour ne plus humer son parfum Me couper les doigts Pour ne plus la caresser Me scier la langue Pour ne plus l’embrasser Me trancher la gorge Pour ne plus penser à elle
En vain Elle est toujours là dans ma tête Dans mon esprit Dans mes pensées Dans mon corps Dans mon cœur Dans toute sa nudité resplendissante Dans toute sa beauté insolente Dans toute sa superbe fantasque Dans toute son innocence de madone
Aiguiser la lame du couteau Affûter le tranchant de la dague Affiler le vieux poignard de grand-père Difficile choix pour abréger mes souffrances Mes blessures Mon martyre Pourquoi pas le coupe-papier Qu’elle m’a offert pour mes vingt ans? Bien l’empoigner Bien l’enfoncer Bien viser Le cœur!
Vlan et vlan en plein cœur! En vain Elle est toujours là dans ma tête Dans mon esprit Dans mes pensées Dans mon corps Dans mon cœur Et moi toujours vivant! Elle avait mil fois raison Je ne suis qu’un sans-cœur! Comment aurais-je pu me transpercer le cœur Moi qui n’en ai point?