Difficile d’oublier nos premières amourettes… J’ai six ou sept ans, peut-être, Je cours dans les champs près de la Montagnette… Je vois ta binette comme si c’était hier… Je me souviens de ton prénom : Suzette!
Tu es si mignonne et si chouette Avec tes frisettes et tes risettes! Tu portes une jupette bleue Et des chaussettes picotées de tournesols… Ce que tu es belle Suzette!
Difficile d’oublier nos premières amourettes… J’ai entre soixante et soixante-dix ans, maintenant… Il m’arrive souvent de revivre ce lointain passé, Où j’avais passé mes vacances chez mes grands-parents en Provence… Je garde l’image d’une brunette qui se moque de mon accent : Cré Suzette!
Je me demande ce qu’il est advenu de cette jeune fauvette, Cette fille de la Durance… Est-elle encore de ce monde ou d’outre-tombe? Est-elle mère et grand-mère? Ton nom m’est apparu en relisant le grand poète Mistral : Suzette!
« Tu, la perleto de Prouvèço Tu, lou soulèu de ma jouvènço! » Dans ma tête et dans mon cœur, Ce chant n’est pas pour Mireille, Mais pour toi seule, Ma Suzette! Toi, la perle de la Durance Toi, le soleil de mon enfance!