Un doux manteau de pluie s’agenouille sur moi, Quand le berceau d’amour, la stèle du trépas, S’empare de mon âme, en un instant fané. J’ai perdu, malheureux, la force des années.
A ta vue j’ai connu, et la vie, et l’amour ; J’ai senti en tes bras, le vertige d’un jour. Mais des deux du couple, hélas !, je pense seul, Sur un désert aride, à faire mon linceul.
Bien plus que de l’envie, mon cœur est à tes pieds. Et tu l’as toujours su et toujours méprisé. Pourtant je ne suis rien, si tu fermes ton sein Et me laisses, vaincu, mourir dans mon chagrin.
Je n’étais rien avant de connaître l’homme Qui sera mon dernier en étant le premier A m’avoir fait naître de mon suicide somme ; Juste à ma naissance, la mort m’est annoncée.
Tu refuses l’amour ; je suis à tes genoux. J’espérais ton réveil en entendant un nous. Hélas, Cupidon meurt avant de t’embrasser En me laissant, tout seul, dans le tombeau tracé.