Comme deux lézardeaux allongés sur la grève (J'eusse tant désiré que le temps se figeât) Nous glissions, paresseux, sur la pente du rêve Formulant des serments aussi doux que l'orgeat.
Un moite rayon rose illuminait la chambre Quand de nos corps montait une fauve senteur ; Un mélange puissant de cuir, de musc et d'ambre Comme l'exhalaison d'un valeureux lutteur.
Désir mêlé d'effroi dans tes yeux, Isabelle, Lorsque la tension maquille ta prunelle ! Que j'aime cet instant bizarre et merveilleux...
Puis, quand l'étreinte meure, un ange t'illumine Et jette sur ta peau le fard venu des cieux ; L'amour et le repos te révèlent divine.