J'admire en cette nuit le halo de la lune Inondant les forêts et les monts alentour Comme une femme noble épanchant son atour D'un fin voile bleuté ceint d'une teinte prune.
Dans l'espace engourdi miroite une lagune Tel un quartier de soie ou flamboyant velours Qui laisse deviner de fastueux ajours Quand un vent tiède souffle en caressant la dune.
Seuls les hululements d'un rapace furtif Font tressaillir mon coeur et mon esprit chétif ; Tout rappelle, ce soir, les splendeurs d'une reine
Dont la robe glacée offre un charme profond Et, comme un diadème, ensorcelant plafond, Le dais du ciel scintille, ô grande nuit sereine !