Que de flottements dans ma vie s’envolent ! Rien qui ne se passe, plus rien qui ne se dit, Que d’histoires naissent en paroles mortes, Rien que des paroles qui naissent en récit.
La petite flamme qui ne m’avait rien demandé, Cette mini veilleuse qui me demande un sursis, Dernier, avant de s’éteindre, avant de brûler, Pour qu’elle se ravive sous l’éclaircie de midi.
Que de bêtes minutes infidèles se perdent goulûment. Dans cette journée qui passe à l’allure d’une année. Année de mes amours, année de tendre bouleversement. Les fleurs, élogieuses, m’ont tant parlé de toi, liberté.
Ô ! Belle et grande dame, celle-là même Qui ne garde point sa langue en bouche Pour immortaliser toute la détresse humaine. Que de ses bienfaits, je me privai à la louche
Que de prémisses d’émotions, qui ne se sont réalisées, Qui ne se sont retournées et qui n’ont pas regardé, Dans les mémoires laissées comme d’éphémères balises Pour qu’à jamais ne se perde sur terre, l’avancée d’un pas.
Que d’avancées perdues dans le bas-fond d’un vieux livre, Que de vers et d’évidentes prières oubliées m’appellent, Tant de fois je fis fi! de cette maudite crise de prédestiné Qui dans les flottements de ma vie me pousse à chercher.