Il est des quinze Août Qui brûlent comme des cierges Où le temps solaire est aspiré Dans les anfractuosités des âmes en quête Où la nature entière devient intime et loquace Comme une mère nostalgique Où d’autres dimensions se révèlent Aux yeux émerveillés des enfants que nous sommes Où naissent au pas des promeneurs vigilants Des lieux plus qu’insolites des choses occultes Une messe gallicane un pendule en lazulite Des cours d’eau sinueux aux voûtes végétales Abritant des fées et d’ineffables présences Des abbayes délaissées des ruines vibrantes Des vortex dans la terre et des briques qui chantent Il est des jours trente-trois au nombre alchimique Qui paraît-il sont chargés d’un potentiel divin Saupoudrant d’avènements chaque heure qui s’étire Comme on sème à profusion des graines de passerose Le long des murs de terre des fermes cisterciennes Il est des jours où Créateur et créature Improvisent en symbiose des danses circassiennes Il est des nuits magnétiques des nuits de pleine lune Où des complots ourdis par des nuages menaçants Sont déjoués in extremis par des incantations magiques Où la nature même se drape d’humaines intentions Et qu’un subtil malaise gangrène toute joie Il est des dates phares Que l’on voudrait garder au chaud dans le giron des souvenir Des dates de Pandore à brûler pour les siècles des siècles Comme de salutaires autodafés Sur le bûcher des vanités