Qu’y a-t-il à comprendre dans la poésie, La marbrure des ciels, les grappes de rosée, Et l’étrange beauté des rimes de nos vies, Battant une mesure métamorphosée ?
Qu’y a-t-il à saisir dans l’écheveau complexe Des désirs discordants ? Qu’y a-t-il de stable, De sûr, dans l’ondoyante symphonie des sexes, S’harmonisant au dolce d’un souffle impalpable ?
Qui fixe les repères et la pause des heures, Où l’on oublie le poids des images qui blessent, L’étalon du mot juste et du son guérisseur, Le début et la fin du havre des caresses ?
Qui perçoit l'origine et le sens de nos fables ? Quelques-unes ont la grâce de la fulgurance, D’autres abusent des siècles à la faveur d’un diable. La nôtre, entre aurore et crépuscule, balance.
Dans ce roulis d’émois, ça tangue vers la rive D’une terre fertile et, je sais qu’elle entend Ce rêve de racine où l'ange récidive Dans la rose d'un ventre au mystère hésitant.
L’amour ignore l’âge, mais le temps nous manque Pour parfaire l’histoire et accorder nos voix Au diapason des fées et des vifs saltimbanques. Mais malgré le vertige un manège tournoie.
Tu berces ma vie d’homme d’un songe puissant, Le plus beau, le plus grand et le plus authentique. Qu’y a-t-il à comprendre d’un rêve de sang ? Le poème est l’enfant et le désir mystique.