POÈME DANS LE SANG Le sang gicle, le sperme jaillit, les larmes coulent, l'âm Où s'en va t-il tout ce jus humain fusionné ? Est-ce les caniveaux qui le boivent et qui se shootent ? Drôle de shootographie, alors, si calmes, si paisibles. Non, les caniveaux ne promènent pas cette boue gémissante. Les caniveaux glissent le long des trottoirs, Avec leurs vermicelles, leurs crottes de chiens et leurs cap Jamais ils ne s'empiffrent des liqueurs de chair torturée. C'est à peine s'ils ne transportent, de temps en temps, Dans les souterrains de la ville, Les aiguilles du nirvana dégoulinant encore Du sérum vil. Il gicle le sang, Il gicle en fouettant les écrans ! Et tous les gens qui le regardent, vautrés sur leurs bancs, Trouvent ça normal qu'il gicle le sang ! Cela fait depuis si longtemps qu'il fuit loin des veines, Qu'il ne reste pas en place, Le sang des innocents ! Il faut bien que pendant que l'on fait ses petites affaires En Occident, Que le sang nourrisse la terre au Moyen Orient ! Et quand il en aura marre de couler pour des prunes, De couler pour qu'on le regarde à la télé, Il viendra couler hors de nos veines à nous, le sang ! Et alors, il faudra bien trouver un garrot de paix, Pour qu'il nous foute une bonne fois pour toute La Paix, Ce sang des grands tourments ! D.A. Déc.94.