Ma mère, ne sois pas ma misère. Regarde dans mes yeux, Il y coule des larmes amères. Ma mère, ne sois pas mon cimetière, Je ne me pardonnerais jamais D'avoir ouvert tes chairs... Écoute ma prière, ne sois pas ma tortionnaire. Ma mère, ne sois pas ma pierre D'achoppement. Pardonne-moi les douleurs Que t'ont faites tes amants. Ce n'est pas ma faute si je ne suis qu'un enfant. Ce n'est pas ma faute si j'ai, comme mon père, Une chair qui t'insulte tant ! Ma mère, ne sois point altière Envers mon cœur en prière. De mes jours n'attire pas l'enfer. Car alors, pour moi, toutes les femmes seraient Mes tortionnaires et je redeviendrais la poussière Que tu n'aurais pas dû faire chair. Ma mère, je traînerai toujours un cœur de pierre, Puisque tu m'as refusé L'Amour d'une mère, J'irai donc au cimetière bien avant Que ne s'éteignent de mes ans La lumière.