Je n’aime pas les roses Lorsqu’elles sont mises en bouquets.
La fillette dans un élan puéril Voulut offrir à sa maman Le plus beau des bouquets de roses. La fleur, d’entre toutes la plus belle, Qui devait orner le bouquet, S’est vraiment montrée très cruelle D’une piqûre, s’est vengée. Et quelques larmes ont coulées.
Ces quelques larmes sur les joues Etaient semblables à la rosée. Mais d’autres larmes se sont formées Plus pourpre, que la fleur désirée. Deux gouttes de sang si minuscules Que la pression a fait gonfler. La résistance de la fleur N’aura pas duré très longtemps.
Je n’aime pas les roses Lorsqu’elles sont mises en bouquets.
Elle tarde à apparaître que déjà on la coupe. N’est-il pas une fleur si réussie au monde Qu’au-delà de la mort, elle paraîtra encore ? Mais pour bien peu de temps. Mais pour combien de temps ? Sa splendeur n’a d’égal que le nom qu’on lui donne. Que ne ferait-on pas pour lui donner le sien ? Les plus grands ont osé. Pour la postérité ? Des défunts j’en suis sûr, s’en seraient bien passé.
Mais la main a bien vite pris la couleur rosée. La petite piqure était empoisonnée. C’est le corps maintenant, qui est pris d’un frisson. De ce frisson qui glace et appelle la mort. Les roses étaient proscrites lorsqu’on l’a mise en terre. Et depuis ce temps là, tous les bouquets du monde Et leurs larmes de sang ne font que me déplaire.
Je n’aime pas les roses Lorsqu’elles sont mises en bouquets.