Il aimait tant les fleurs qu’il délaissa la rose Quand, pour les mots nouveaux d’un autre confident, Sa plume s’envola, laissant mourir sa prose, Offrant son paradis aux ronces et chiendent.
Il s’est retrouvé seul devant la page blanche, Un grand manteau de froid enveloppant son coeur Lorsqu’au bord de l’hiver, la neige en avalanche Sur les vers en absence, étendit sa rancoeur.
Lui qui croyait avoir le don de l’écriture Découvrit, malheureux, qu’il perdait à jamais Cette source du verbe et la belle aventure D’un printemps de poète, éperdu désormais.
Passeront tant de nuits et d’aurores de brume Qu’en les jours sans soleil, les roses faneront. Mais au fond de son âme, en un goût d’amertume, Quelques écrits épars, pour toujours resteront.
Au jardin oublié, la plume sauvageonne Est venue un matin se poser tendrement Au milieu des senteurs et couleurs d’un automne Juste entre les doigts gourds du rimailleur dormant.