Dès l’aube, chaque journée, à la lisière de mes lèvres altérées Naît obstinément Une musique nouvelle. Aux rythmes turbulents De pieds nus et poussiéreux, Chamailles d’enfants effrontés égarés au cœur de cités indifférentes, Renaissent insensés, Mes espoirs et ma foi. Mes bras grand ouverts Sculptés par la misère ébauchent en arc-en-ciel Des bonheurs rêvés ; Ma détresse et mes peines Offertes au soleil, Abreuvée de lumière, Je danse et je vis. Pour celui qui a faim, Je dis l’espoir, Pour celle qui ne voit plus Je façonne la tendresse, Pour ceux qui ne parlent plus Mon offrande est ma voix. Je crie, je me bats, Debout et sans haine, Pour celle qu’on abandonne, Pour celui qui a peur, Jusqu’aux dernières notes de ma vie Je réinventerai l’amour. Je suis noire de peau, fière et rebelle, Les gammes de mon destin Se jouent en clefs de Femmes, Je suis Dame de cœur, Je suis Femme d’Afrique.