Ne connais ni mississippi ni missouri N'ai jamais voyagé ni planté la plante des pieds Dans la boue de l'orénoque Ni n'ai connu non plus l'amazone et ses peuples nus Sauf dans le pays et nations et les atlas Hélas n'ai vu le fleuve jaune Que dans des reportages plats de lendemains de veille N'ai vu non plus aucun loch de quelque écosse Et n'ai encore moins vu l'onde qui ceint l'ile Deux fois par jour du mont saint-michel Mais ai souvent pensé à orienter et diriger mon oculaire globe Vers ou sur l'ob ou sur l'oural vers le zambèze ou le zaïr Velléités de rêveur qui rêve pour passer le temps
N'ai jamais non plus touché de la russie la volga Ni mis mes pieds près de l'onde de londres Ni non plus dans les vagues si vagues de la seine tranquille Ou de la loire ou de l'adour
Mais chanceux ai rêvé dans un roman Sur un tigre ou un euphrate ou sur un arno ou un nil Sur la côte du couchant du canada Qui laisse flotter le matin l'ombre de ses arbres géants
Non N'ai ni vu non plus le taj mahal Mirer sa froide beauté de marbre dans une eau de l'inde
Mais heureux t'ai vue nue Dans l'eau de l'août du matchi manitou