Le temps a jeté sa pelure De soie grise aux perles de pluie, Et dans le ciel, cet habit, Aux hommes amers, paraît de bure...
Il persiste pourtant, déchaînant ses entraves, En zébrant les nuées de grands fils d'argent, Qui claquent comme fouet sur le dos des esclaves, Terrorise, avec hargne, le moindre des passants!
Le fleuve a engrossé d'impétueuses orgies, De matériaux, de boue, d'arbres désarçonnés. Il court sous la lune, en tous sens, affolé, En bouillonnant de rage, de fiel et de folies!!!!
Au matin, c'est un lac qui remplace les rues. Les champs sont des rivières, les maisons des lavoirs, Et les petites gens, aux gestes dérisoires, Pleurent tous en même temps, leurs intimes mémoires Et noyés de chagrins, leur bonheur disparu....