Rouges et blancs ils se croisent en fonçant dans le noir Longs rubans lumineux, phares d’automobiles Comme autant de destins, en vrac, âmes fragiles, Heureux ou malheureux, se frôlant sans se voir.
Et dans l’obscurité, les villes galaxies, D’un côté, de l’autre, brillent soudainement Avant de disparaître, laissant au firmament, Luire quelque étoile que le néant gracie.
La bouche béante d’un monstrueux tunnel Nous avale soudain… chaos de lumières... Je cache mes larmes en fermant les paupières. De l’auto radio, montent les décibels.
Des mots dans ma tête tournent en boucle et résonnent. Ta voix, dans le souffle d’un cruel adieu, M’a transpercé le cœur d’un mal insidieux, Laissant la nuit happer mon âme qui frissonne.
Déserte est la route qui serpente à présent Et m’éloigne à jamais de ton indifférence. Peu à peu, entre nous, le temps et la distance Viendront panser les maux de leur baume apaisant.
En arrivant là-bas, où règne la nature, Il me faudra trouver la force d’oublier. Dans les arbres le vent, mon meilleur allié, Me soufflera le sens de cette déchirure.