D'Autriche venue une créature Blonde et rose d'un charme si pur A connu en France une destinée Grandiose puis triste à en pleurer
Belle Archiduchesse amoureuse De robes ô combien ravageuses Faites de taffetas, mousseline, velours Ah vous les adorez, troubadours
Comme moi vous succombez A ce fleuri de couleurs pastels bordées De rubans, de grisantes dentelles Accentuées de parures qui nous ensorcelent
O fée devenue ensuite Reine Après les merveilles voici la haine, Haine des français de vous savoir Si coquette devant votre miroir
Pourtant quel est donc cet odieux crime Dont on vous accuse? Etre femme! Aimer séduire, aimer plaire Il n'y a rien là, mesdames, messieurs, de pervers
Certes Marie-Antoinette était dépensière Elle vivait dans un monde de chimères Mais fallait-il pour cela la condamner? Elle vous aimait et vous l'avez décapitée!
D'Autriche venue cette créature Blonde et rose d'un charme si pur A été adulée puis sacrifiée Sur l'autel de vos idées, quelle cruauté!