Mue par la pesanteur des horizons lointains Et teinte de couleurs tant fauves que métisses, Elle glisse le long de l'humaine bâtisse Tout en faisant naître quelque plaisir certain.
Perdue, éloignée des cieux métropolitains, Elle caresse là l'épiderme complice, Pour qu'en un frisson intense, le corps frémisse Des pieds à la tête couronnée de châtain.
Marchant d'un pas ferme, par les monts et les vaux De cette soie brunie aux solaires travaux, Elle franchit des cols étroits et les envoûte.
Au terme d'un parcours osé et indécent, Les pérégrinations de cette simple goutte Se finissent, sur le sable compatissant.