Couché à l'ombre d'un arbre On peut laisser passer les heures sans craindre D'avoir à les rattraper.
C'est tout ce que je pensais Couché à l'ombre d'un arbre. Il y avait l'odeur verte de l'herbe Des fourmis qui couraient chargées Des miettes des restes de mon repas Pain Tomates Fromage 100 000 bestioles plus ou moins affairées Qui couraient Couraient Couraient plus ou moins vite.
Il y avait Des petits bouts de branches aux formes tarabiscotées Pour embêter les fourmis Qui couraient Couraient Couraient Une abeille Qui chatouillait mes oreilles Et l'odeur verte de l'herbe.
Il y avait Un souffle de vent Chargé de menthe et de muguets Un chien qui aboyait Et un bruit de vélomoteur Qui ne dérangeaient pas les fourmis Qui couraient Couraient Couraient Ni l'abeille Qui chatouillait mes oreilles Et l'odeur verte de l'herbe.
Il y avait un bon moment que j'étais là Couché à l'ombre d'un arbre Laissant passer les heures Sans craindre d'avoir à les rattraper. Il y avait un bon moment Et du sommeil dans mes paupières.
Il y avait des paquets de milliers d'années sous ma tête Et je me sentais bien riche.