Je t’attends, si tu savais depuis si longtemps Je me souviens, dans ces rues noires errant Criant et hurlant comme un vrai désespéré T’appelant, te suppliant de venir me chercher
Maudissant la terre et haïssant les océans D’être là, seul, livré aux horreurs infâmes Marchant aux bords de ces gouffres béants Quel vertige, quelle ivresse du fond de l’âme
Fustigeant dieu et toutes les mères nourricières Condamnant tous ces prêtresses et sorcières Le désir profond d’en finir, sauter et disparaître Au fond des golfes bruns, et ne point renaître
Mais les vagues me parlent, la terre se soulève Le vent gronde et virevolte sur la cime des arbres Ils me disent que mon sang, c’est comme la sève Que nous sommes moulés dans le même marbre
Je veux vivre encore un peu pour ressentir tout cela Ça me dépasse mais je sans monter cette divine aura Alors je vivrai, avec rage et colère, je m’en sortirai De ce trou noir super massif au-delà de la gravité
Et je crie au vent de m’apporter l’Amour Et j’implore la terre d’un peu de clémence Et je jette des fleurs dans cette écume blanche Et je cours pour m’évanouir et m’endormir
Au pied d’un arbre majestueux Peut être là, ma belle au bois dormant M’attend, Es-tu là ?