Elle se barde d'accessoires et d'atours charmants Ses cuisses de gazelle fuient le jupon nonchalant Une brise coquine effleure son sein pigeonnant Mais ricane et me nargue son string véhément
Le corps élégant et gracieux de ma sylphide A demi-nue, s'offre à portée de mes doigts Austère, elle fait de moi l'otage du vide D'être son mâle, elle me récuse le droit
Chaque nuit je rejoins le donjon nuptial Je m'étends sur la couche aride et glaciale Auprès d'une reine brûlante mais inanimée Et il me faut dormir le cœur tout abîmé
La chambre des amants s'est muée en caveau éhonté Les joyeux tourtereaux sont de mornes étrangers Au creux de son oreiller, l'effluve de son parfum Suave et raffiné, me torture : nos ébats sont défunts
Mes journées sont hantées par la concupiscence L'absence de physique est une nuisance L'amour incorporel n'a aucune consistance Misérable fantôme, condamné à l'errance
Un mal peut paraître bénin mais assombrir l'avenir Cette funeste habitude laisse présager le pire Le plaisir et la joie sont de vagues souvenirs A présent ne subsistent que mes sombres soupirs
Tel un lion en cage, je maugréé ma rancœur Infâme injustice, l'amertume est fatale Mon cœur expire un souffle létal, infernal L'amour est décédé : « ci-gît le bonheur »...