Le temps est lourd Qui tourne à l'orage L'étang s'allonge Rien n'effleure la rondeur de l'onde Juste l'ébrouement de grèbes ardentes À la houppe des arbres Le vent perd la grâce du vivant Nuages vert immobiles Ces têtes pendues perlent en gouttes électriques Le suintement de l'air que rien ne tamise Pas d'arrêt plus profond D'engorgement plus tenace des sèves montantes Que le silence épuisant de la journée balayée Le chœur suspendu des chants de la terre Espère l'étincelle incertaine Comme si d'un éclair La terre s’affranchirait enfin d’énigmes Porteuses d’orientations abandonnées