La pluie grise le ciel en gros paquets rapides La mer s’échappeen plaintes tardives Le long du sable aucun éclat ne trahit la terre Et toi tu danses ton plaisir Toi-même chanson du paysage Roche parmi les roches Mouvante comme l’eau Tu passes et t’enroules À chacun des reliefs que fixe mon regard Promenade au bord de l’eau Grosse et grise d’un ciel infiniment mouvant Tu es le point qui réfléchit la lumière L’écarte et la déchire Et meurt en couleurs dans le faste du corps La pluie grise la terre en masses fluides Indéfinies et méconnaissables Rien n’est dans rien Les humeurs du monde changent la grève Antique et froide Et toi tu chantes Le vent la terre et les arbres Toi-même la danse du paysage Brûlé au feu de tes yeux Pas après pas Tu dessines et modèles La trame d’un point qui tire tout à toi Qu’importe la mer grise et le ciel fuyant Rien n’arrêtte le vol des oiseaux Ni le poids de tes mots