Sur un trottoir usé par les souliers des hommes, Une feuille de chêne à la jeunesse meurtrie, Se meure en solitaire, bien trop loin de chez elle. Le vent l'a arraché à la sève de la vie, A son arbre penchant contre vent et marrée, Petit coin de verdure dans la ville polluée. Elle a quitté sa branche sans possible retour, Pour voir finir sa vie dans le froid de l'automne, Sur un trottoir gris, à la tristesse morte, Sous les souliers des hommes qui l'écrasent de mépris.