Je me souviens d’une tourterelle En vol apeuré Qui trancha l’épais silence D’un dimanche suspendu Pour se réfugier Haletante Dans les pierres fissurées
Je me souviens du ciel rouge Au loin déchiré Par des colonnes noires et funèbres Que mon regard malgré moi Ne pouvait quitter
Je me souviens de ma volonté Plus aiguë que nos serments À vouloir mourir à la seconde Avec ton seul sourire Doux souvenir En baiser sur mes yeux clos
L’espoir comme les cendres S’était éparpillé Pour un voyage inconnu Par dessus les plaines déchirées Que seul le vent du soir apaisait
Je me souviens des pleurs de l’enfant À peine audibles Et de ma course éperdue Vers ces deux bras désormais orphelins Et de ta voix dans les feuillages Qui m’accompagnait en répétant