Qu’importe la couleur des roses La fragilité de leurs pétales Les épines discrètes ou acérées Leur feuillage du vert tendre veiné À l’émeraude des fonds marins
Qu’importe la réminiscence scolaire Des sonnets de Pierre Ronsard Et de sa mignonne au matin Je ne veux me souvenir Que des Roses de Saadi
Des brassées que tu avais cueillies D’un jaune orangé au pourpre velouté À peine écloses ou épanouies Recueillis dans mon jupon Replié pour mieux les accueillir
Leur parfum envoûtant comme ton sourire M’enivrèrent et me firent chavirer Pour ne point me piquer affirmas-tu Le feu aux joues et le désir aux lèvres Tu défis bien vite mes dentelles
À chaque anniversaire de ce jour d’été Tu cueilles dans notre jardinet Une rose odorante et bien ouverte Que tu froisses sur mon corsage Avant d’y blottir ton visage