Ce matin j’ai bien cru Que j’avais perdu ma mère. C’est idiot, je le sais, Je ne fais jamais assez Attention à mes affaires.
Qu’on se rassure, généralement, J’égare bien plus que je ne perds.
Je la retrouverai Dans un instant, tout à l’heure ou dans un an.
Je l’aurais laissée tomber de ma poche d’amour filial… Je l’aurais négligée à Pâques ou à la Trinité… Je l’aurais effacée par mégarde de mon pense-bête du jour… Je l’aurais oubliée dans un moment d’égarement… Mon sac à tendresse serait-il percé ?
Tu le sais toi maman, J’égare bien plus que je ne perds.
Et les perles salées qui mouillent mon regard Sont les vagues à mon âme Qui houlent lentement Et bercent les souvenirs…
Je te retouverai Dans un instant, tout à l’heure ou dans un an.
Tu le sais toi maman, J’égare bien plus que je ne perds.