Un oiseau qui ne sait plus voler Chante sa tristesse, en perdant ses dernières plumes. Tout est silencieux près de l’étang ; L’automne brûle de passion.
Un arbre qui ne sait plus chanter, Habillé d’un manteau pourpre et doré, Meurt à petits feux, feuille après feuille ; Et attend sagement les flocons tachés de sang.
Un poisson qui ne sait plus nager, Vagabond torturé, écume sa peine. Son cœur déboussolé ne croit plus au printemps ; L’Amérique est si loin.
Une âme qui n’espère plus rien, Folle et douce, a cueilli un bouquet de colchiques, Et hume la mort par bouffées empoisonnées. Après une longue marche, Chopin vient la délivrer.