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Denise GIRARD

J'avais imaginée...

J’avais imaginée…

J’avais imaginée un peu de toi sous ma corolle. Espérant
Que tes lèvres remontent jusqu’à ma fleur. Désirant
Un peu de toi, mon fantasme. Grandissant
Tu seras la suite... ou la fin… que m’importe
Nos plumes batifolent sans pudeurs
Dans l’interdit effréné, sous un voile de candeur
Dans la nuit jusqu’au matin. Qu’importe.

Tes yeux, je l’ai ais imaginés. Me déshabillant
Et combien de fois tes bras autoritaires. Me clôturant
L’espace entre nos corps. Se refermant
Douce illusion, unissant la verve à la passion
Un vague désert frémi. Sur ma peau
Tes doigts ne peuvent traverser. L’eau
L’atlantique… douleur… stagnation
Muraille de notre conjugaison.

Tu envahis mon univers. De poésie
Tu es l’impalpable dans la nuit. Féroce appétit
Cette photo te possédant nu. Jalousie
À la fois réelles et mythique. Tu ne me quitte plus
Tu couches tes mots assoiffant. Que je bois
Liqueur amère, qui berce mes sens. Sans toi
Je ne suis qu’une femme. Sans plus
Lorsqu’il me touche. Tes mots délires
Il pénètre mon corps et tu soupires.

J’avais imaginée un peu de toi, sans le savoir. Vraiment
Qu’une fois les yeux fermés tu deviendrais. Mon amant
J’avais imaginée pourtant
Que j’oublierais rapidement
Ton rythme qui mouillait ma couche. Extase
J’avais imaginée que l’on en resterait là. Sage
Empruntant la vague de fond pour t’oublier. Ton image
Je garde en souvenir. Ton nu, mon inspiration
La pureté d’un être imaginé conserve. L’illusion

J’avais imaginée... trop imaginée…
Qu’à la fin tu m’as oublié…
La flamme n’écrit plus de son feu
Seul tes mots me touchent encore un peu
De ce que j’avais imaginée… trop imaginée…
Il ne me reste que la lecture. Sans plus
Mes ailes brûler. Je ne m’approche plus
Laissant mes plumes dans l’ombre… Je ne veux plus
Écrire dans ton sillon… Où j’avais imaginée…

Soupir, jeudi 29 janvier 2004