C’était un vieillard, tout ridé, Tout fripé, de la tête aux pieds. Un vieux d’la vieille, un centenaire Qui a connu toutes les guerres : Les coloniales et les mondiales, Les civiles et les familiales.
C’était un vieillard, tout mité, Rapiécé de la tête aux pieds Qui pour un rien, levait les yeux, Jurait tous les tonnerres de Dieu, Et maudissait pour le même prix : Le Père, le fils, le Saint Esprit.
C’était un éternel râleur, Un vieux, jamais de bonne humeur, Qui fumait, buvait sans vergogne Et se mettait toujours en rogne, Contre le pape et son église, L’économie et toutes ses crises
C’était un vieux, tout simplement Un modèle résistant au temps, Plus fort que tous les coups du sort Qui croisa mille fois la mort Mais qu’une simple canicule Effaça comme une virgule.
Comme quoi, sur cette Terre Parvenir à centenaire N’est pas une garantie Pour rester encore en vie, Quand en surplus des vacances, S’ajoute la négligence.