Petite enfant du Sahara, du fin fond d'un siècle Du fin fond d'un abîme de désespoir, tu pleures. Le soleil hurle et frappe sur les plants déssechés. Disgraciée, tu t'assois la tête sur les genoux, Les yeux emplis de rêves d'espoir.
La faim, la soif, l'horreur, s'oublient Devant une telle infamie, ta solitude te pèse. Ta mère s'est enfuie, ton père est enseveli. Tu pleures ta misère et te yeux purs et pensifs Crient miséricorde et pitié.
L'enfant du désert mourra bientôt Sur la colline de sable. Accablé par la pesanteur d'un monde si imparfait Pleure, petite, pleure les larmes amères De l'abandon et du secret perdu. Pleure. Mais sache que quelqu'un a sur toi Un oeil d'amour et de confiance. Il t'aidera, merveilleuse fleur blanche Poussée sur la terre ardide, et ne t'oubliera pas.