S'en est allé le sang de mes veines, Est tombé en ruine mon coeur fragile, A disparu toute sensation chaleureuse Sous le poids démoniaque d'une pensée Qui relate indéfiniment un pauvre souvenir Dénué de sens, n'ayant possibilité d'être vrai Car de sa vérité naîtrait ma perte définitive A laquelle je me refuse d'assister aujourd'hui, Pas encore, croyez-moi c'est bien trop tôt, Et pourtant mon miroir veut me mentir, Me disant blème, les yeux rougêatres, Comme un corps sans vie m'a-t-il décrite Et hélas je vis toujours ; cette enveloppe est froide Mais elle respire, tente doucement de survivre Puisque l'humain se sent immortel ; bizarre ; Il a si peur mais essaie d'oublier, de se distraire Et en son esprit trouve la force d'imaginer Plus qu'un lendemain ; un avenir tout entier ; Le mien est tant occupé à ne plus penser Qu'il me paraîtrait maladroit de dire qu'il est sain Et bien plus encore de croire qu'il se meurt, Etant donné le dur labeur que le cas présent Lui a soumis : la perte d'un être des plus chers, Sans qu'il soit mort pour autant, plutôt pire ; Il paraît que jamais plus de lien entre nous Ne sera formé, tout a été brulé vif et ne repoussera, Faute irréparable qui a dévoré ma vie Car même en doutant toujours d'un destin Où l'amour nous unierait éternellement, Je n'oublie ô combien tu m'apportais d'oxygène.