Dans cette nuit monotone, Je vois la lune au dessus de ma tête, Qui tante timidement de dissiper les ténèbres Qui s'imposent. Ou de les inonder de la lumière de son parfum, Mais je ne vois aucune étoilé prés d'elle.
Elle me parait triste car elle est perchée Sur un ciel obscur ou elle règne seule. Elle me semble fatiguée a force de chercher A percer de sa lumière les quelques nuages voyageurs Qui osent la voiler.
J'ai l'impression qu'elle se sent seule. Cette solitude ne lui propose rien d'autre Qu'un lourd sommeil. J'ai le sentiment que les étoiles Ou quelques chose d'autre Lui manquent, Mais a force de l'observer, Je me rend compte que ma situation n'est pas meilleur Que la sienne, Car les rayons d'amour qui traversent mon cœur Semblent brouillés par des nuages d'incertitude.
Je ressens une nuit plus noire Que le silence ne l'est pour une oreille Qui s'attendait a un chant, Et plus lugubre que les journées d'un vieillard Dont le regard s'est éteint.
Aucune étoile de joie ne scintille dans ce sombre firmament. Quand je vois un cactus isolé dans un lieu désertique, Je n'ose pas m'imaginer que cette sécheresse Lui infligerait un quelconque supplice, Mais plutôt que l'isolement obstrue les sources de sa joie.
J'ai l'habitude d’apprécier l’éclat du soleil de midi, En me disant qu'il est bien puissant, Mais aujourd'hui je pense a ce qu'il ressentirait seul Mal
Seul avec la richesse, solitaire avec la puissance! Ce tableau m'effraie. Le charme de la tendresse des gestes, Ou la sereinité des mots parfumés dans un couple, Sont une richesses sans laquelle tout paraîtrait pauvre Et misérable, ou même exécrable.
Malgré l’obscurité que peut apporter la nuit Ou la chaleur que peut imposer le soleil, Le velours d'un amour vivant ne peut perdre sa douceur, Le beurre d'une union soudée ne peut fondre, Et le bonheur de ce jardin de délices ne peut sécher, Si leur moteur est le ciel et leur carburant l’Éternité, Car ce qui est lié au ciel ne peut être délié sur la terre. St Didier des Fleurs