Deux dix-neuf juin neuf ans d’écart Mon souvenir intact bruine Coupé du temps comme un encart L’émotion toujours sanguine Est à jamais un faire-part…
Pour le premier mort de mon père Cinquante-deux ans je me souviens Lorsque le soir se désespère Que l’être est loin de ses soutiens Il sait rester point de repère…
Pour le deuxième un fils me naît Divin présent de l’existence Cadeau vivant tout mignonnet Symbole pur de l’Importance… L’amour venait il me prenait…
Dans ces neuf ans « La messe est dite » Un homme arrive un homme meurt L’info n’est pas très inédite Pourtant le temps reste un frimeur Et l’horizon ligne maudite…
J’ai vu mourir mon ascendant Mon descendant je l’ai vu naître Ce lieu-commun semble évident S’ouvre et se ferme une fenêtre Pas de trajet sans accident…
Vie et mort sont fusionnelles Quand l’une est là l’autre apparaît Comme un relai de sentinelles Dans des ballets privés d’arrêt Leurs danses sont sempiternelles…
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Pourtant souvent Fleurit le rêve D’un brise-vent Pour une trêve… Rêve fervent