Regarder aujourd’hui comme une étrangeté Comme un reflet fictif comme un monde inventé Vivre dans un ailleurs une inappartenance Dans un autre part qui vibre sans malveillance…
Sa couleur sépia l’habille d’un jadis Qui fait que l’avenir n’en sera pas le fils Chronos n’existe plus tous les temps fusionnent Passé présent futur vont viennent tourbillonnent…
N’être qu’un spectateur qui marche au ralenti Dans un grand clair-obscur privé de démenti L’atmosphère pesante est également moite Inondant une voie à l’apparence étroite…
Ne pas pouvoir parler simplement ressentir L’esprit dans ce décor ne saurait s’investir Au sein de ce non-sens de cette incertitude Le réel imposé n’est qu’une solitude…
Fait générateur : souvenir (à vérifier -ce que je n’ai pas fait-) d’une ‘anecdote’ tragique qui serait relative à Alain Fournier. Tout début de la guerre de 14. Un jeune appelé arrive avec les autres sur le front. Il monte contre l’avis de ses compagnons d’infortune sur un talus et regarde perdu dans un étonnement les Allemands. Il prend une balle et meurt.
Nota : ce poème a été publié dans le n° 79-80 (décembre 2023) de la revue 'Poésie vivante magazine'.